"Kafka sur le rivage"
Pur hasard, c'est l'anniversaire de l'auteur aujourd'hui, Haruki Murakami.
Voici ce que dit la quatrième de couv' :
« Kafka
Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible
prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme
simple d’esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un
appel impérieux, attiré par une force que le dépasse. Lancés dans une
vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des homes et des
chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de
Hegel, des soldats perdus et inquiétant colonel, des poissons tombant
du ciel, et bien d’autres choses encore…Avant de voir leur destin
converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité. »
Je vous peint un peu le tableau : un adolescent fugueur (normal), un hermaphrodite (là, moins normal), un vieillard qui parle aux chats (comme les vielles biques qui pensent avoir trouvé dans leur clebs un compagnon digne d'elles), une jeune fille égarée dans un corps de femme (le contraire d'Arielle Dombasle, une vieille dame prisonnière d'un corps de jeune fille)... tout celà n'est pas très vendeur.... je suis d'accord,
Mais ce livre a un je ne sais quoi qui fait qu'on ne le lâche pas. Mais vraiment, je ne sais quoi !
On traverse la quatrième dimension, puis la cinquième, puis la sixième... c'est vertigineux. Le temps est pulvérisé.
Le monde de Murakami est peuplé d'êtres qui, faute de trouver leur place quelque part, s’inventent une autre dimension où les règles ne sont plus les mêmes, où disparaissent des repères qui ne sont pas faits pour eux. Des loosers ? Oui, pour nous cartésiens, ce serait ça, des bons vieux loosers, comme j'en vois plein.
Kafka sur le rivage
est une fable, une métaphore, un somptueux récit
initiatique. Les personnages ne sont pas là pour rien et ils le savent.
C'est magnifique !